Dans les nombreux contacts que nous avons quotidiennement avec des auteurs, de parcours et de styles très différents, nous avons souvent constaté un aspect méconnu de l’écriture: l’aspect thérapeutique.
Intrigués, nous avons fait une recherche sur ce thème. Le résultat de cette recherche est surprenant: tous les articles traitant de l’aspect thérapeutique de l’écriture sont axés sur la mise par écrit de (res-)sentiments, de frustrations, de reproches vis-à-vis de la vie ou de tierces personnes… Bien sûr, nous comprenons bien l’intérêt d’une telle démarche. Mais notre expérience nous montre qu’il y a tant d’autres aspects à la prise de parole par l’écriture! Lesquels? Quelques exemples:
- L’ingénieur SNCF à la retraite (oui, confessons-le, aux 3 hibouks, pour avoir pas mal travaillé avec eux dans une autre vie, nous avons une tendresse particulière pour les ingénieurs SNCF à la retraite 😉 ), l’ingénieur SNCF à la retraite, donc, continue à se sentir utile à la communauté lorsqu’il peut partager son irremplaçable expérience, que ce soit sur wikipedia, sur un blog ou dans un livre personnel.
- La mère de famille qui n’a pas d’occupation professionnelle fixe trouvera son équilibre dans la tenue d’un blog ou la rédaction d’un livre, blog ou livre dont les sujets peuvent être autrement variés que d’éventuels ressentiments vis-à-vis de sa mère, de son père, de son conjoint ou de la société!
- L’homme (ou la femme) en pleine crise de la quarantaine trouvera dans l’écriture du livre qu’il porte en lui, parfois depuis des dizaines d’années, un exutoire salutaire, qui lui permettra de reprendre pied dans sa vie… ou d’en changer radicalement. Combien d’exemples n’en avons-nous pas autour de nous!
Dans de nombreux cas, nous avons vu l’écriture sortir l’écrivain de la dépression nerveuse vers laquelle il se dirigeait clairement.
Peut-être l’aspect le plus important de la révolution numérique que nous vivons actuellement n’est-il pas cette possibilité offerte à chacun d’écrire, mais bien la facilité avec laquelle tout écrit peut être publié. Aux 3 hibouks, nous avons la conviction que le livre numérique est une invention aussi importante que l’imprimerie de Gutenberg, car l’ebook constitue l’étape suivante dans l’élargissement de la diffusion des écrits et, in fine, des idées.
Peut-être cette affirmation aussi est-elle trop réductrice. Et si l’impact principal de l’avènement des publications numériques était thérapeutique? Et s’il s’agissait du chaînon manquant permettant à chacun de communiquer à l’univers entier ses idées, son talent ou, tout simplement, son humour? Et si tout ceci allait bien au-delà de la simple « thérapie par l’écriture »? Et si on inventait un nouveau nom, pourquoi pas l’ « ebookothérapie »? Dont l’efficacité serait tellement bien reconnue qu’elle serait prise en charge par la sécurité sociale? 😉
À l’heure où on nous annonce de tous côtés une individualisation forcenée et un repli sur soi de l’être humain, notre plus beau défi n’est-il pas celui-là?